Les Cygnes de la Cinquième Avenue de Melanie Benjamin
Dans son livre, « les Cygnes de la Cinquième Avenue », Melanie Benjamin, nous plonge avec brio dans le faste du New York à son apogée, celui des années 50, 60…avec ses plus belles femmes, Slim Keith, Marella Agnelli, Gloria Guiness, Pamella Churchill Hayward Harriman, Lee Radziwill, toutes si enviées, si privilégiées, si désirées …
L’écrivain nous décrit le New York up-town, dont les images sur papier glacé, n’ont jamais cessé de faire rêver le commun des mortels.
C’est Le New York glamour qui nous est délicieusement conté : le New York et ses soirees somptueuses au Met , ses défilés, ses bals, ses dîners de charité qui n’en finissent pas…
Le New York des beautiful people, le NY glamour du Vanity Fair, du New Yorker, du Vogue où, au milieu de ce monde de paillettes, d’argent et de puissance, surgit de nulle part, un certain Truman Capote.
‘’ Mais qu’est quelles croyaient? Je suis un écrivain… J’écris d’après ce que je connais…’’
Issu de l’Alabama, il se fait connaître pour ses nouvelles dans le New Yorker, ses romans plus légers tels que Breakfast at Tiffany’s.
Très vite, Capote s’imposera comme le Maître de cette ville avec son dernier roman « De Sang Froid » inspiré de faits réels….
Adopté par les « Dames de la Haute », les socialites de l’époque , Truman va s’immiscer dans leur cercle le plus intime et devenir leur bouffon attitré, leur ami, leur raconteur d’histoire avec sa langue de vipère,et sa plume trempée d’acide…
Toutes vont l’adorer, Capote ne cessera de colorer leur vie si triste…
Il sera leur trophée exhibé à chaque dîner, il les amusera ,les charmera toutes …leur faisant croire à chacune combien elle est belle et précieuse , combien il leur est dévoué..
Entouré de « ses Cygnes » comme il aime les décrire, c’est surtout avec Babe Paley, la plus élégante de toutes, que va naître cette extraordinaire amitié , « ce lien si précieux », qui fera jaser le tout New York.
Babe Paley « le plus beau Cygne de toutes« , la plus raffinée, la plus discrète mais aussi la plus suivie,la plus influente…
Capote et Paley vont « s’agripper » l’un à l’autre…
Pour la première fois de sa vie et probablement la dernière, Miss Paley va baisser sa garde et se livrer à son ami comme elle ne l’a encore jamais fait avec personne..
‘’ Elle avait besoin de lui comme il avait besoin d’elle.‘’
‘’ Ils se sont reconnus comme le reflet d’une souffrance , d’un vide ou encore d’une béance, plus profonde, plus sombre , plus trouble mais toujours cachée…’’
Même si leur histoire personnelle est à des années lumières …Truman lui montrera ses cicatrices, Babe les siennes…ils se reconnaîtront dans cette éternelle solitude qui les marquera à jamais.
Deux êtres perdus en quête de reconnaissance, d’amour….
Il sera son anxiolytique, elle, son passe partout, son ticket d’entrée dans le monde des grands, des puissants.
Babe Paley s’amusera avec son grand ami, son mentor, qui l’éduquera, lui fera lire les plus grands écrivains alors qu’elle lui donnera les clefs pour accéder au monde des « Beautiful People »…
Malheureusement à force de trop vouloir briller, de vouloir être aimer par la terre entière et d’avoir le monde à ses pieds, Truman va se brûler les ailes .
En écrivant sa dernière nouvelle, La Côte Basque, paru dans l’Esquire et qui sent le souffre et le vinaigre.. Truman va signer son arrêt de mort ..
Dans un langage assassin et empreint de méchanceté l’histoire raconte les secrets honteux, les coups bas, les tromperies, les trahisons, les tristesses, la vie très privée, la solitude de ses ami(e)s, qui nourrissent son quotidien depuis des années.
La Vengeance ne tardera pas à se faire attendre… Truman sera banni de tous.
Rongé par la drogue et les excès, bouffi par l’alcool, Capote ne deviendra plus que l’ombre de lui-même et ne reverra jamais la seule personne qui l’a sans doute vraiment aimé… BABE PALEY…
Ce livre est un véritable bijou..
L’histoire d’une amitié sulfureuse, dangereuse, qui fut un temps jalousée par tout le monde …avant qu’elle ne se termine aussi brutalement qu’elle n’ait commencé..
Les contes de fées ne se terminent jamais bien…même chez les riches…